Lilian Schiavi n’est plus. Son manuscrit nous parvient post-mortem. Reste sa fiche d’état civil et son compte Facebook… Ou encore… son visage, une affaire de morale dit-on. Il était essayiste, spécialiste de l’image, de sa philosophie aux théories critiques qui la traversent (2006. Spectre-chair ; 2011. Les Déferlements de l’Image, L’Harmattan, Paris). Il fit du concept de « dérive » emprunté aux situationnistes de Debord, un processus créatif de vie, « la seule réponse au petit mépris ordinaire » aimait-il à répéter. Il fut tour à tour commis de cuisine, tourneur manutentionnaire, ouvrier de chantier, animateur, éducateur, vendeur de chouchous sur les plages, enseignant de ski, de natation, de français, de philosophie et d’esthétique à l’université et ailleurs… Combattant fatigué mais passionné par les sports de combats collectifs et la posture spirituelle des arts martiaux, il créa, à la fin de sa courte (33 ans) mais intense vie, une technique plasticienne disparue avec lui, la peinture au sabre.